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25 mars, 2020

Projet PEJERIZ : aider les jeunes des zones rurales du Sénégal et du Mali à développer des services commerciaux innovants dans le secteur du riz

Le projet PEJERIZ du Centre technique de coopération agricole et rurale -CTA-  déploie des technologies sur le terrain, encourage la mécanisation de l’agriculture et offre aux jeunes entrepreneur·e·s un accompagnement à la création d’emplois dans la filière du riz, au Mali et au Sénégal. Le projet, lancé en mars 2018, porte déjà ses fruits.

« Sur cette parcelle, nous avons travaillé avec le projet PEJERIZ et utilisé l’application RiceAdvice », explique Brahima Fall, indiquant du doigt une rizière verte et luxuriante située dans la vallée du fleuve Sénégal. Le contraste avec la rizière voisine – couverte de tiges sèches et jaunes – est saisissant. Brahima est l’un des quelques 50 jeunes diplômé·e·s à avoir suivi une formation au Mali ou au Sénégal, dans le cadre du projet PEJERIZ. L’objectif était de leur apprendre à utiliser l’application RiceAdvice et à épandre les bonnes quantités d’engrais au meilleur moment.

Le projet PEJERIZ, mis en œuvre dans le cadre d’un partenariat entre le CTA, Africa Rice et la Fondation Syngenta pour une agriculture durable, a été lancé en mars 2018. Les jeunes bénéficiaires, ainsi que les spécialistes qui les accompagnent, ne tarissent pas d’éloges sur le projet qui a changé la vie de ces jeunes : ils ont à présent de réelles ambitions pour l’avenir. « Nous pensions qu’être agriculteur nous condamnait à être pauvres. Grâce à ce projet, nous avons appris à nous organiser et à gagner décemment notre vie », explique un jeune agent de service malien qui collabore au projet.

Baréme Diarra, agente de service de 26 ans, est en contact permanent avec les riziculteurs de la petite ville de Baguinéda, dans la région de Koulikoro au Mali, et encode leurs données sur sa tablette. « Travailler pour ce projet est très gratifiant », explique-t-elle. Barème Diarra constate que les agriculteur·rice·s se sentent aujourd’hui plus responsables des rizières qu’ils cultivent. « Grâce à ces données, je peux expliquer aux agriculteurs quelles quantités d’engrais utiliser et à quel moment », explique-t-elle.

Des « business models » innovants pour augmenter les revenus

A ce jour, le projet a déjà formé 55 agent·e·s de service et 10 formateur·rice·s – des jeunes diplômé·e·s comme Diarra ou Brahima – à l’utilisation (et à la diffusion) de l’application RiceAdvice, qui a été développée par AfricaRice. Les agent·e·s utilisent leur tablette pour saisir les données et expliquent aux agriculteur·rice·s les recommandations pour la gestion de leurs cultures.

« Grâce au projet PEJERIZ, nous aidons la jeunesse rurale du Sénégal et du Mali à développer des services commerciaux innovants dans la filière du riz. L’offre de conseils aux petits agriculteurs, à l’aide de l’application RiceAdvice, est l’un des business models actuellement testés sur le terrain. A ce jour, plus de 1 500 riziculteurs se sont déjà abonnés à RiceAdvice. Au Mali, les riziculteurs qui ont suivi les recommandations de RiceAdvice ont vu leurs rendements augmenter de 15 % au cours de la saison 2018. Nous devrions encore faire mieux en 2019 et un plus grand nombre d’agriculteurs bénéficieront ainsi d’une amélioration considérable de leurs revenus », explique Vincent Fautrel, coordonnateur de programme Sr, Filières agricoles au CTA et chef du projet PEJERIZ.

Les agent·e·s de service sont employés par les centres d’exploitation de services mécanisés – plus connus sous le nom de « CEMA » – qui ont également été mis en place dans le cadre du projet. Ces centres fournissent aux agriculteurs des services de mécanisation, par exemple pour la préparation du sol ou la récolte. « Le projet PEJERIZ contribue à remédier au manque d’équipements agricoles qui fait encore obstacle à la mécanisation des services au Sénégal », explique Mohammed Mobé, qui travaille avec un CEMA dans le district de Rosso au Sénégal. « Lorsque les petits exploitants ont accès à l’équipement, les transformateurs peuvent s’approvisionner plus facilement en riz auprès des riziculteurs. C’est précisément ce que je fais. »

Attirer les jeunes

Pour réaliser un impact à long terme qui soutienne la croissance économique et la réduction de la pauvreté, le projet travaille en étroite collaboration avec 80 micro-, petites et moyennes entreprises dirigées par des jeunes actif·ve·s dans les différents maillons de la chaîne de valeur du riz. « L’accompagnement est capital. Nous ne nous contentons pas d’offrir une formation en laissant ensuite les jeunes se débrouiller tout seuls », explique Vincent Fautrel.

Yacouba Coulibaly fournit des services d’incubation au volet malien du projet et aide les jeunes entrepreneur·e·s à développer leur exploitation ou à étendre leurs activités. Il se consacre avec passion au soutien des entreprises rizicoles dirigées par des jeunes, une approche qui permet d’accroître la sécurité alimentaire au Mali mais qui contribue aussi à ramener la paix dans ce pays enlisé dans un conflit.

Soutien politique de haut niveau

Le potentiel de ce type de projet, qui associe solutions technologiques et accompagnement pour créer des emplois pour la jeunesse, est désormais reconnu au plus haut niveau politique. Les ministres malien et sénégalais de l’agriculture ont exprimé leur soutien au projet PEJERIZ et aux mesures prises pour créer des emplois pour les jeunes. Moussa Balde, ministre sénégalais de l’Agriculture, a mis en place un comité chargé d’intensifier et d’étendre les activités du projet, le but étant de les diffuser dans tout le pays. Moulaye Ahmed Boubacar, ministre malien de l’Agriculture, a quant à lui réitéré le soutien de son gouvernement au projet, qui reconnaît ainsi des premiers résultats prometteurs.

 

LINKS:

RiceAdvice

Africa Rice

Fondation Syngenta

 

 

 

 

Source: CTA

 

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