26 juin, 2020
Nigeria – La participation des jeunes est cruciale pour la viabilité des programmes d’intervention en agriculture

Le programme N-power Agro a été introduit en 2015 sous la forme d’un programme national d’investissement social (NSIP) conçu pour créer des emplois et responsabiliser les Nigérians âgés de 18 à 35 ans. L’objectif du programme est de fournir les compétences, les outils et l’expérience nécessaires pour passer du chômage à l’emploi, à l’esprit d’entreprise et à l’innovation. Il s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement nigérian pour relever le défi du chômage tout en intégrant les jeunes dans les activités agricoles.
Dans un pays d’environ 200 millions d’habitants, le gouvernement a, au fil des ans, mis en place diverses initiatives pour s’attaquer au problème du chômage, de la sécurité alimentaire et de l’implication des jeunes dans l’agriculture. Toutefois, l’impact de ces initiatives a été minime en raison de l’incohérence des politiques gouvernementales, du changement de gouvernement, de l’inadéquation des mécanismes de mise en œuvre, entre autres.
Dans ce contexte, une étude a été réalisée pour évaluer l’impact du programme N-power Agro sur l’emploi des jeunes et la génération de revenus dans certaines régions rurales du Nigeria. L’étude menée dans trois États du sud-ouest du Nigeria par Adewale Ogunmodede dans le cadre du projet CARE (Enhancing Capacity to Apply Research Evidence) de l’IITA sur la politique d’engagement des jeunes dans l’agrobusiness et les activités économiques rurales en Afrique, parrainé par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), a examiné l’état de la participation des jeunes aux activités de l’agrobusiness dans les zones rurales.
L’âge moyen des agriculteurs au Nigeria étant placé à 50-60 ans, le gouvernement cible stratégiquement les jeunes avec ces initiatives pour encourager leur participation dans l’agriculture et l’agrobusiness, et ce parce que l’état actuel de déclin de la production agricole diminue l’espoir d’atteindre la vision de la sécurité alimentaire en 2050.
En examinant le programme N-Power Agro, qui vise à promouvoir l’emploi et les opportunités d’emploi pour les jeunes dans le secteur agricole, Ogunmodede a étudié l’analyse de la croissance régionale des tendances du travail et de l’emploi des jeunes au Nigeria, en mettant l’accent sur l’émergence des agro-industries tout en évaluant l’impact du programme pour générer des revenus et créer des emplois pour les bénéficiaires grâce à leur participation.
Le Nigeria a la plus grande population de jeunes en Afrique, un groupe qui représente environ 34% de la population totale. L’étude a révélé que les jeunes impliqués dans l’agriculture pendant la saison de production ont souvent tendance à prendre des emplois non agricoles pour s’assurer un revenu stable pendant la saison morte, d’où la nécessité de politiques qui garantiront que les jeunes sont activement impliqués dans l’agriculture tout au long de l’année afin de parvenir à la sécurité alimentaire.
Selon l’étude, la chaîne de valeur agricole du Nigeria évolue lentement avec une diversification limitée dans un environnement qui, pourtant, mine les progrès, une situation qu’Ogunmodede recommande des interventions politiques qui répondront aux contraintes inhérentes à cet espace. Malgré les tentatives du gouvernement d’améliorer les moyens de subsistance en milieu rural, de fournir des emplois et d’assurer la sécurité alimentaire par le biais d’initiatives de développement agricole, la plupart de ces programmes n’ont eu que peu ou pas d’impact sur la vie des jeunes en raison, entre autres, de la corruption, de l’incohérence des politiques gouvernementales et d’une approche descendante dans leur mise en œuvre.
Selon Ogunmodede, « il est crucial que les décideurs politiques sachent que la partie centrale des politiques doit cibler les jeunes en tant que partenaires et leaders du développement. Il devrait s’agir d’une intervention collaborative qui garantira que les jeunes soient pleinement consultés et intégrés dans le processus de prise de décision ».
L’étude menée dans le cadre du projet IITA-CARE, parrainé par le FIDA, recommande également que le gouvernement envisage d’intégrer les bénéficiaires de ces initiatives dans le programme d’alimentation scolaire local afin de fournir des produits et une approche ascendante par les décideurs politiques aiderait à comprendre le type d’interventions qui apporteront des solutions adéquates pour relever ces défis du chômage des jeunes au Nigeria.
Le projet IITA-CARE s’attaque au chômage des jeunes et à leur implication dans l’économie rurale et non rurale grâce au financement d’études menées par de jeunes chercheurs à travers l’Afrique avec le parrainage du FIDA. Ces travaux de recherche sont conçus sous forme de notes de synthèse qui sont utilisées pour engager les parlementaires en Afrique à veiller à ce que les politiques soient élaborées de manière à aborder efficacement ces domaines de développement.
Source: ModernGhana