4 juin, 2021
Leçons sur la façon dont les jeunes peuvent accéder au financement de leurs entreprises agricoles

Les interactions de FarmersRadio avec de nombreux jeunes au Kenya ont permis de constater que beaucoup d’entre eux n’avaient aucune expérience de la collecte de fonds pour les entreprises agricoles. Ils ont donc préparé cet article pour partager quelques lumières et idées sur la façon dont les jeunes peuvent obtenir des fonds pour leurs entreprises agroalimentaires.
Groupes et clubs d’épargne informels
Le regroupement dans des clubs d’épargne informels peut aider les jeunes ruraux à améliorer leurs moyens de générer de l’épargne et d’augmenter leur capacité d’emprunt. Un soutien est offert aux jeunes femmes et aux jeunes hommes pour qu’ils puissent accéder à des financements par le biais de l’épargne collective et des intérêts, et le programme aide également les jeunes à prendre confiance en eux et en leur groupe – des facteurs essentiels à son bon fonctionnement.
Elle offre un premier contact avec la culture financière et peut constituer une étape vers l’utilisation des services financiers traditionnels.
Produits bancaires destinés aux jeunes
Des produits destinés aux jeunes commencent à être proposés par certaines banques commerciales. Néanmoins, les jeunes sont encore généralement considérés par les prestataires de services financiers (PSF) comme un groupe de clients excessivement risqué et, si des initiatives de ce type voient le jour, elles restent insuffisantes.
Programmes de mentorat
Les programmes de mentorat offrent des opportunités significatives, car la plupart des gestionnaires de PSF préfèrent voir un adulte expérimenté encadrer les jeunes propriétaires d’entreprise pour les aider à faire face à l’évolution rapide des marchés commerciaux. Les évaluations réalisées en Afrique ont montré que les IMF qui s’adressaient fortement aux jeunes disposaient d’agents de crédit bien formés, capables d’analyser les perspectives commerciales dans le cadre de l’analyse du prêt. Les taux de remboursement des crédits accordés aux jeunes étaient en fait meilleurs que ceux du portefeuille global, en partie en raison du contrôle plus strict des risques associés à leurs prêts (Atkinson et Messy, 2012). Le mentorat est également efficace pour aider les jeunes à accéder aux marchés.
La réduction du risque de prêt aux jeunes peut être obtenue grâce à divers mécanismes de garantie : fonds de risque, groupes de garantie et autres partenariats. D’autres modèles permettant d’offrir aux jeunes une sécurité accrue pour les PSF sont nécessaires ; ils requièrent une volonté politique et davantage de partenariats.
Financement de démarrage
Des possibilités de financement de démarrage existent pour qu’une entreprise rurale puisse accéder au marché. Cependant, les fonds ont tendance à être plus facilement accessibles aux jeunes instruits qui sont familiers avec les outils TIC et connaissent de préférence une langue étrangère. Le fonds de démarrage pour les activités agricoles, par exemple, peut exiger le premier remboursement après trois ans.
Cela réduit la pression sur les jeunes qui démarrent une entreprise et leur donne le temps de s’établir – une leçon qui s’avérerait également utile dans le contexte des pays en développement. Les TIC donnent également accès à la banque en ligne et au financement par la foule. Ces sites offrent un grand potentiel pour lancer un projet dans le monde d’aujourd’hui.
Concours
Les concours sont une autre source potentielle de fonds, en particulier ceux qui ciblent les jeunes ruraux, où un bon plan d’affaires est évalué et récompensé. Ces concours offrent aux gagnants une visibilité accrue, ce qui donne un élan crucial à leur entreprise.
Un grand nombre d’ONG agissent en tant que PSF pour les petites entreprises dans les communautés rurales et urbaines pauvres, et beaucoup ciblent les jeunes en particulier. En réponse aux connaissances financières limitées (par exemple, le manque de familiarité avec la rédaction d’un plan d’affaires) des jeunes ruraux – en particulier dans les pays en développement – de nombreuses ONG proposent une formation technique liée à l’activité de prêt, un soutien aux entreprises nouvelles et existantes et/ou des programmes visant à améliorer le cadre de vie dans le but de réduire la pauvreté. Certaines ont réussi à combiner la formation avec l’octroi de prêts pour le lancement d’entreprises, et ont également réussi à soutenir les jeunes entrepreneurs en leur offrant une formation complémentaire en marketing et en gestion. Les jeunes ruraux ont besoin d’un large éventail de services financiers, et pas seulement de prêts ou de possibilités d’épargne. Les PSF ne devraient pas seulement fournir des prêts, mais aussi organiser des cours de formation sur l’éducation financière, avec un soutien à la création d’entreprises locales.
Une recherche effectuée révèle que, dans les pays en développement, un certain nombre d’initiatives permettant aux jeunes d’accéder au financement sont encore gérées ou initiées par des partenaires de développement. Cela signifie qu’elles peuvent dépendre des donateurs pour leur financement – une dynamique qui ne peut être maintenue à long terme. Il est donc crucial d’inclure les gouvernements et les autres organisations nationales dans le processus de planification afin d’assurer la durabilité à long terme.
Les gouvernements, les institutions financières nationales et d’autres organisations nationales, ainsi que le secteur privé, ont un rôle essentiel à jouer dans la durabilité des services financiers accessibles aux jeunes, en s’appuyant sur des initiatives telles que celles présentées dans cette publication. Les obstacles réglementaires (par exemple, les restrictions d’âge) à l’accès aux prêts peuvent être surmontés en créant un environnement réglementaire favorable aux jeunes, en agissant de manière inclusive et protectrice à leur égard. Ces politiques pourraient encourager la conception de services financiers adaptés aux jeunes ainsi que la mise à disposition de canaux de distribution à faible coût tels que les programmes de banque mobile et scolaire (FENU, 2012).
Les jeunes représentent la prochaine vague de clients des PSF et il est temps de les éduquer et de les inclure. Pour que les jeunes bénéficient d’un secteur financier inclusif, un engagement politique est nécessaire, en plus de la coordination des efforts entre les différents organismes de réglementation (ministères de l’éducation, de l’agriculture, de la jeunesse, des finances, de l’emploi et du commerce), les organisations de producteurs, les PSF, les autres parties prenantes et les jeunes eux-mêmes.
SOURCE: FamersGroup
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